Pont-Aven (Sud Finistère) et ses alentours furent à la fin du XIXè siècle (dès 1870) un haut lieu de séjour d'un très grand nombre de peintres étrangers et français, attirés par une région pittoresque et accueillante.
La région dégage toujours un charme certain même si Pont-Aven et ses 80 galeries de peinture, est devenue un spot touristique qui surfe sur le passé.Ce passé fut bâti par tous ces peintres aux styles les plus variés (de l’impressionnisme au synthétisme... ) qui y ont séjourné, dont le plus célèbre: Paul Gauguin.
Les lieux (plages-petits ports-côte sauvage-campagne-maisons traditionnelles etc..) nous renvoient vers les thèmes et l'ambiance des œuvres de ces peintres.Les musées (Pt Aven-Quimper-Le Pouldu) présentent un panorama intéressant sur l'histoire de la peinture de cette fin du 19ème.
C'est avec ses peintures colorées de la vie
sauvage de Tahiti que Paul Gauguin (1848-1903) devint l'un des artistes majeurs du XIX siècle, précurseur de l'art moderne .Avec des artistes comme Cézanne, Van Gogh et Munch,
Gauguin contribua à la transformation de l'impressionnisme avec un
nouveau style artistique expressionniste.
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La rivière Aven à Pont Aven (photo pgs) |
Le passage de Paul Gauguin en Bretagne est sans doute moins connu.Il a néanmoins séjourné trente-quatre mois à Pont-Aven et au Pouldu, à
raison de cinq séjours entre 1886 et 1894. Il s’est lié avec une
vingtaine de peintres, dont Émile Bernard. Avec lui il fonde l'école de Pont Aven.À
distance de l’impressionnisme, il y a inventé un style de peinture
s’affirmant par des aplats colorés superposés et séparés par des cernes,
selon de nouveaux principes de composition et de formulation de
l’espace, établissant une relation inédite entre un thème, perçu d’une
manière symbolique, et son expression plastique. Cette technique, qui
sera appelée « synthétisme », est l’une des premières
ruptures avec la peinture traditionnelle, et donc l’une des premières
étapes de la genèse de l’art moderne du XXe siècle
Sous
l'influence d’ Emile Bernard, tenant du "cloisonnisme", son style évoluera en devenant plus
naturel et plus synthétique. Il cherchera son inspiration dans l'art indigène,
dans les vitraux médiévaux et les estampes japonaises. En 1888 il peint La
Vision après le sermon aussi appelée La Lutte de Jacob avec l'ange,
qui influencera Pablo Picasso, Henri
Matisse et Edvard Munch
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Vision après le sermon (Jacob lutte avec l'ange)-1888 |
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Chapelle ND de Trémalo (Pont Aven) souvent prise pour thème par | les peintres de Pont Aven | | | | |
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Paul Gauguin exprime son credo qui
sera l'âme des contestations artistiques à venir : « Un conseil, ne
copiez pas trop d'après nature, l'art est une abstraction, tirez-la de la
nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu'au résultat. C'est le
seul moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître,
créer. »
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Paysage à Pont Aven(Gauguin) |
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Intérieur de la Chapelle ND de Trémalo -le Christ Jaune |
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Le Christ Jaune (Gauguin-1889) |
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La buvette de la plage tenue par Mme Henry au Pouldu (photo pgs), reconstituée et devenue La Maison -Musée du Pouldu |
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Porte peinte à l'intérieur de la Buvette de la plage du Pouldu-reconstituée (photo pgs) |
Gauguin débarque au
Pouldu, à Clohars-Carnoët , le 12 octobre 1889 chez Marie Henry. Le peintre en a assez de la
foule de Pont-Aven.C'est après un séjour dans la capitale, où elle a travaillé
comme lingère, que Marie Henry ouvre, cette buvette-auberge qu'elle appelle la
Buvette de la plage. C'est le genre de femme qui pour l'époque est moderne. Le
qu'en dira-t-on ne l'impressionne guère.Pas de soucis pour héberger ces
peintres un peu bohèmes.Chez Marie, on
aime la bouteille mais on peint aussi. Beaucoup. Partout où c'est possible. Sur
les murs, au plafond...
Gauguin vivra là pendant un peu plus d'un an, en compagnie de Meyer
de Haan, Paul Sérusier et Charles
Filiger. Mais la vie dans cette maison, entre ces peintres un peu
bohèmes, n'est pas toujours facile. On boit pas mal, c'est un euphémisme, et la
cohabitation de ces forts caractères donne lieu à des tensions. Gauguin se
laisse parfois envahir par le spleen. Sa situation financière le mine. Dans une
lettre au peintre Émile Bernard, il se laisse aller : « Que vous dire en ce
moment où tout m'abandonne ? Je suis cloué au Pouldu par la dette et j'ai peu
d'espoir de la voir s'éteindre ».
Endetté jusqu'au cou, le peintre quitte Le
Pouldu pour Tahiti, en avril 1891.
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Plage au Pouldu (Gauguin-1889) |
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Le Pouldu (photo pgs) |
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Bretonnes dansant (Gauguin-1888) |
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Côte rocheuse (Gauguin-1886) |
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Les lavandières à Pont Aven (Gauguin-1886) |
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